DYSLEXIE POUR TOUS

Est-ce toujours la faute des profs ?

Comme de nombreux parents, j'ai parfois fulminé contre l'Education Nationale concernant la prise en charge de ma fille. Il faut le reconnaître, ce n'est pas simple de confier nos enfants, dont les difficultés sont complexes et multiples à des personnes qui n'ont souvent que quelques vagues connaissances sur le sujet. Mais voilà, nous n'avons pas d'autres options. Il existe bien quelques Etablissements Privés, mais onéreux.

 

Toutefois, si nous avions vraiment le choix, accepterions nous, parents, que nos enfants soient intégrés dans une classe adaptée à leurs difficultés ? En ce qui me concerne, oui ! Comme j'aurais aimé que ma fille reçoive un enseignement spécifique. Cela nous aurait occasionné beaucoup moins de stress, de fatigue, de travail, d'émotions négatives, une vie plus sereine.

 

Comme vous tous, nous avons rencontré des enseignants hostiles à la dyslexie. Mais pas que. Certains méconnaissaient le sujet et faisaient cependant de leur mieux. D'autres, en revanche, le maitrisaient  et l'année se déroulait merveilleusement bien. Bon, c'est vrai, ce n'était pas la majorité ! Nous avons eu aussi une enseignante qui avait suivi une formation sur la dyslexie. On s'était dit super ! Et bien, elle fut la plus intransigeante de tous. Comme quoi ! 

 

Lors de ma dernière rencontre "parents-professeurs", je m'étais donnée la mission de sensibiliser les professeurs sur la dyslexie. Je fus contente de constater qu'ils étaient très interessés par le sujet. N'est-ce pas les petits ruisseaux qui font les grandes rivières ?

 

Je suis consciente de la complexité d'enseigner à nos enfants. Ils demandent une pédagogie spécifique et du temps que les enseignants ne peuvent donner dans le système tel qu'il est. Et oui, impossible d'adapter le programme de la classe en fonction des troubles d'apprentissage d'un ou deux enfants .

 

Lorsque j'échange avec des parents, ils sont nombreux à estimer qu'il s'agit d'un droit pour leurs enfants de suivre le même cursus que les autres élèves. Cela part bien sûr d'un bon sentiment. Reconnaissons tout de même que ça ne fonctionne pas très bien, à moins de troubles d'apprentissage légers. Cela engendre chez nos enfants une surcharge de travail, du surmenage, du stress, des résultats en dent de scie entraînant une mauvaise estime de soi. Le bilan est loin d'être positif. Il n'y a qu'à lire les témoignages de parents pour s'en rendre compte. Tout le monde galère : parents, enfants, enseignants. Rien de bien satisfaisant dans tout cela.

 

Que des enfants surdoués soient regroupés dans une même classe nous semble normal. Alors pourquoi ne pas le faire avec des enfants dys et utiliser une pédagogie adaptée avec des enseignants formés et sensibilisés ! Cela ne les empècherait pas de s'ouvrir aux autres. En fait, cela leur permettrait d'être plus épanouis et sereins. Je reste persuadée que si la vision des parents change (c'est-à dire qu'ils acceptent vraiment les difficultés de leur enfant et donc la nécessité d'un enseignement spécifique),  et bien l'Education Nationale suivra. 

 

Lorsque j'ai appris la dyslexie de ma fille, ses difficultés étaient telles, que j'ai cessé de travailler pour la prendre intégralement en charge. Je savais que toutes les aides "mécaniques" mais nécessaires resteraient insuffisantes. Nos enfants ont besoin d'un soutien constant. Je n'ai jamais trop attendu des autres. Mais c'est vrai, tous les parents n'en n'ont pas la possiblité.

 

En conclusion, sous prétexte de l'égalité des droits et des chances, nous scolarisons nos enfants dans des établissements dont la formation des enseignants ne correspond pas aux besoins spécifiques de nos enfants. Et l'on se demande pourquoi ça ne marche pas !

 

Alors, en demandons nous de trop aux enseignants pour que nos enfants intègrent le moule de la normalité ? 

 

 

 

 

 

 

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