DYSLEXIE POUR TOUS

Les conseils inappropriés

Peut-être y avez vous été aussi confrontés ?

 

Nous avons plus d'une fois reçu des conseils inadaptés aux difficultés de ma fille et la plupart du temps impossible à pratiquer. Je suis consciente que ces personnes avaient la volonté de nous aider. Mais j'avoue que ces recommandations amplifiaient plutôt mon désarroi. 

 

Je me revois dans le bureau du médecin scolaire alors que ma fille était en 6ème. "Votre fille doit devenir autonome. Elle doit préparer elle-même ses plans de cours. Elle est assez grande pour le faire. Cela lui prendra beaucoup de temps. Soit ! Mais, ensuite, elle en tirera profit". Sur le fond, je suis d'accord. Mais, Inès écrivait difficilement. Elle ne savait pas synthétiser. Elle était très lente. On passait déjà tous nos week-end à bosser. Alors, quand on a une une liste de devoirs  longue comme le bras, et que l'on ne souhaite pas y passer toute la nuit, et bien on est pragmatiques. C'est donc maman qui s'y collait. Je reprenais tous ses cours et les simplifiais. Je l'aidais ensuite à mémoriser ses leçons. Seule, elle n'y arrivait pas. Puis, au fil des années, et à son rythme, Inès a pris le relais.

 

Je me souviens de cette fois où nous avions rencontré la conseillère d' orientation du collège. Inès était en quatrième. Le redoublement était envisagé. Ce que nous refusions. Nous savions toutefois que la troisème générale était inapropriée. Il fallait à notre fille un rythme moins effréné. Nous souhaitions qu'elle ait du temps pour apprendre. C'est bien ce qui lui manquait. Je décide donc de rencontrer avec Inès, la conseillère d'orientation afin d'obtenir plus de renseignements sur cette troisième.  Et la conseillère de me répondre : " je ne vois absolument pas votre fille l'intégrer. Il n'y a que des garçons. C'est une horreur ! Laissez la aller en troisième générale. Tout se passera bien. Vous verrez ! Ne vous inquiétez pas !" Ben voyons ! Elle me conseillait de laisser ma fille continuer de galérer. Pas une seule fois, elle s'est inquiétée de savoir ce que nous vivions au quotidien.  Je me revois sortir de l'entretien complètement démoralisée. Je ne me sentais absolument pas entendue et comprise. Je ne me suis jamais sentie aussi seule et démunie.  

 

Ayant tout de même de la suite dans les idées, nous assistons à la porte ouverte du lycée afin de forger notre propre idée. (La troisième professionnelle dépend du lycée).  Nous avons pu échanger avec l'équipe pédagogique de cette troisième. Et, nous avons été très rassurés. Ma fille l' a donc intégrée. Comme nous avons eu raison !  Ce fut une très bonne année. Inès a eu son brevet avec mention AB, qu'elle n'aurait pas obtenu si elle était restée en troisième générale. J' en suis plus que convaincue.  Elle fut acceptée dans le lycée profesionnel qu'elle souhaitait. Tout bénéfice pour une meilleure estime de soi et confiance en soi.

 

Et que dire du conseil d'une amie enseignante en Ulis qui avait suggéré à Inès d' enregistrer les cours d'Anglais sur un magnétophone et les réécouter le soir à la maison. Impossible à réaliser ! Vivons nous dans le même monde ?

 

J'arrête là, car j'en aurai bien d'autres, mais bon !

 

Il faut bien prendre conscience que nos enfants rentrent épuisés de leur journée d'école. Je n'aborderai pas le sujet  des devoirs !!!!  Nos enfants ont des plannings  surchargés. Sans oublier leurs rendez vous chez l'orthophoniste, l'ergathérapeute et le neuropsychologue, et j'en passe. Il est donc très important de ne pas nous en rajouter. Nos enfants ont aussi besoin de jouer et de se dépenser. 

 

Le message que je souhaite  vous transmettre est le suivant. Il est impératif, avec des enfants comme les nôtres, d'agir en fonction de nos propres intuitions. Comme nous les suivons de très près , nous connaissons mieux que quiconque leur fonctionnement. Nous savons très bien quelles sont leurs difficultés. N'hésitez donc pas à affirmer votre position même si elle est à contrario de ce que l'on vous propose. Je sais, ce n'est pas facile. J'ai souvent du faire face à des propos ou regards réprobateurs.  Je m'aperçois que je n' ai fait que cela au cours la scolarité de ma fille. J'écoutais bien sûr les suggestions que l'on pouvait me donner, mais ensuite je décidais toujours au mieux et en fonction des besoins et difficultés de ma fille. Et à voir son parcours,  je pense ne m'être pas trop trompée !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Val
    • 1. Val Le 02/05/2021
    Bonsoir Helene,

    En effet, je me retrouve complètement dans ce que vous expliquez. J'ai un fils de 14 ans, qui est en 4ème avec le CNED, à la maison.
    Des choix, j'ai dû en faire, sans être toujours comprise même par ma famille et nos proches. On se retrouve avec cette Dyspraxie et on fait quoi ??? Mon fils fait comme il peut et de son mieux, je l'aide tant que possible (j'ai arrêté de travailler pour les cours), mais on me dit que j'en fait trop, que je n'aurai pas dû le sortir de l'école, qu'il n'a probablement pas autant de difficulté que ça !
    Lorsqu'il était à l'école, la plupart de ses professeurs ne l'ont pas compris et le directeur encore moins. Mon fils a fini par faire de la phobie scolaire.

    Le soucis de l'école à la maison, c'est que notre enfant est seul. Même s'il est timide et ne va pas facilement vers les autres jeunes, il aimerait bien avoir des amis autres que ceux avec qui il joue sur ses jeux en ligne. J'ai commencé à chercher une classe de 3ème prépa pro, car il souhaiterait faire un Bac Pro Système Numérique. J'hésite entre une école public (de très mauvais souvenirs) et une école privé sous contrat.

    C'est encore un moment compliqué car je ne voudrait pas qu'il se retrouve encore dans une situation de stress et d'angoisse. Lui, veut tenter l'école à nouveau mais c'est moi qui vais décider du choix de l'école et je ne dois pas me tromper ...

    Merci pour votre site qui nous donne un peu d'espoir ;)
    Val
    • heleneh71
      • heleneh71Le 02/05/2021
      Merci beaucoup pour votre retour. Je souhaite rassurer les mamans. Vous avez raison de valoriser l'orientation. C'est primordial chez nos enfants. N'hésitez pas à contacter et rencontrer l'équipe pédagogique de la 3ème professionnelle. Nous l'avons fait et avons pu échanger ensemble avec Inès. Il faut aussi que votre fils en ait envie. Ce fut une bouffé d'air frais pour ma fille et moi-même. Le bac pro est aussi une bonne solution même s'ils sont très dévalorisés. Ce qui est dommage, car nous avons rencontré des professeurs très à l'écoute et bien plus bienveillants que ceux de l'enseignement général. Lorsque ma fille était en 4ème, j'espérais qu'elle obtienne un bac pro. Je doutais qu'elle puisse avoir un BTS. Et pourtant, c'est fait. Une chose dont je me suis aperçue au cours de toutes ces années, , c'est que nos enfants ont beaucoup de ressources et sont étonnants. Bon Courage à votre fils et vous-même.

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