DYSLEXIE POUR TOUS

Comment aider nos enfants ?

J'avoue avoir été en colère, très en colère à l'égard du corps enseignant. Le plan d'accompagnement mis en place n'était suivi que par un ou deux enseignants. Certains le considéraient même comme un avantage accordé à ma fille et donc injuste vis à vis des autres élèves. Je leur en voulais de ne pas se rendre compte de ses difficultés, du travail et des efforts qu'elle fournissait au quotidien. Je leur en voulais de tenir des propos inadéquats à son égard. 

 

Les années sont passées. Inès a obtenu son BTS. Elle exerce désormais un métier.   Mais, les incompréhensions sur le fonctionnement de nos enfants perdurent. Les messages de parents que je reçois le confirment.

 

Afin d'accompagner ma fille dans les meilleures conditions et lui offrir des chances de réussir, j'ai du mettre en place des méthodes de travail qu'elle a utilisées jusqu'à la fin de ses études.

 

Vouloir intégrer nos enfants dans un système scolaire ordinaire est un leurre. Pour preuve, tout le monde galère. Nos enfants, les parents et les enseignants. Nos enfants ont un fonctionnement spécifique. Ils devraient pouvoir intégrer des classes composées d'enseignants formés aux troubles de l'apprentissage. Une pédagogie adaptée du primaire au collège faciliterait la vie de tous. C'est cela l'école inclusive.  

 

Afin de faciliter les apprentissages de nos enfants, voici quelques recommandations simples à suivre.  Elles s'adaptent à tous les enfants dyslexiques ! 

 

En classe :  

 

 - placer l'enfant proche du tableau et en position centrale,

 - ne pas le faire lire devant toute la classe,

 - aérer les documents ( gros caractères, espaces entre les lignes, couleurs.....),

 - différencier les consignes du texte. Surligner les mots clé, 

 - donner une consigne à la fois et s' assurer de sa bonne compréhension,

 - ne pas donner trop de devoirs,

 - avoir conscience des efforts fournis, 

 - ne pas le priver de récréation pour rattraper le travail en retard.

 

Au sujet des évaluations :

 

- privilégier les évaluations orales,

laisser plus de temps aux évaluations ou donnez  moins d'exercices,

- utiliser le système d'évaluations à trou (dictées, histoire, géo.....)

- ne pas pénaliser l'orthographe.

 

Attention  aux jugements trop hâtifs tels que :

 

- N'apprend pas ses leçons !

- Ne travaille pas assez !

- Ne fait pas d'efforts !

- Fait preuve de mauvaise volonté !

- Travail irrégulier !

 

La plupart du temps, ces appréciations sont inappropriées. Voici pourquoi.

Les leçons sont apprises mais très vite oubliées, la mémoire de travail des enfants dyslexiques étant bien souvent déficiente. Ils rencontrent des difficultés pour restituer les leçons, les retranscrire. Cela peut engendrer un sentiment de leçons non apprises.

En raison de la quantité de devoirs donnés, nous sommes parfois obligés de privilégier une matière à une autre. D'où la conséquence d'un travail irrégulier ! Et oui ! Au fil des  années, nous sommes devenus très pragmatiques 

Nos enfants ne sont pas paresseux, ils travaillent beaucoup. Ils passent bien souvent les weekend complets à travailler. L'organisation de la famille tournant toujours autour des devoirs à effectuer.

Nos enfants passent leur temps à s'adapter à des méthodes pédagogiques qui ne leur conviennent pas. Cela leur demande beaucoup d'efforts et d'énergie. Ils se fatiguent donc très vite.

Bien souvent, les résultats scolaires ne reflètent pas les efforts qu'ils fournissent. Cela les démoralise, ils perdent confiance en eux.

 

Lorsqu'un enfant est diagnostiqué dyslexique, un plan d'accompagnement est mis en place pour le soutenir tout le long de sa scolarité. (PAP,PPS,PPRE).  Ce dispositif d'aides est adapté aux difficultés de l'enfant qu'il représente. Trop d'enseignants n'en tiennent pas compte. C'est pourtant une aide précieuse et utile pour nos enfants. Ils méritent cette aide ! Nos enfants sont très courageux et s'investissent beaucoup pour réussir, tout comme leurs parents qui n'hésitent pas à remuer ciel et terre pour permettre à leur enfant de progresser et de s'épanouir au mieux.

 

En accompagnant ma fille au cours de toutes ces années,  j'ai découvert que s'instruire pouvait être une source de souffrance. Il est plus que temps d'en prendre conscience pour le bien de nos enfants.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                    
 

 

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